
Qui a dit que les albums étaient uniquement réservés aux enfants?
Certainement pas Anne Herbauts!
« Dagobert » inspiré de la célèbre chanson est son dernier projet édité par les éditions Casterman.
En un album, il est déjà possible de découvrir l’univers de cette bruxelloise. Dessiner et écrire, Anne le fait depuis un certain temps déjà. Chacun de ses projets porte sa marque.
Il y en a beaucoup déjà dont » Que fait la lune la nuit?« . Sorti en 1998, j’ai croisé cet album pendant ma carrière d’instit.
Près de 25 ans et une chique plus tard, son travail est toujours variés. Mots et images se marient pour former un tout…une histoire…un message…une transmission.

En découvrant Anne Herbauts, j’ai enfin compris.
Non, il n’y a pas d’âge pour s’approprier les albums.
Non, ils ne sont pas réservés à la jeunesse.
Il y en aura donc encore par ici.
Des propositions à (r)allumer en nous le plaisir, les histoires furtives, l’oeil attiré par un graphisme, un trait, une matière, un média, un mot…
Entrer dans un album d’Anne Herbauts, découvrir Dagobert revisité est une ouverture des sens, une expérience sensorielle. Un cadeau à celui que nous sommes vraiment, un cadeau à notre âme.

En découvrant « Dagobert » je ne pensais pas à tout cela. Je ne voyais de prime abord qu’une chauve-souris…la tête forcément toujours en bas. Une chauve-souris qui ne sourit jamais. En apparence, une apparence…futile…d’une nouvelle histoire pour enfants.
Et si au lieu de se moquer de Dagobert, on lui glissait à l’oreille de se mettre à la hauteur de ses sujets?
Lorsque les mots ont accompagné les images, j’ai compris que ce petit livre d’à peine 32 pages était bien plus qu’un livre pour les tout-petits. « Dagobert » est poétique. « Dagobert » offre à chacun ce qu’il est à même de trouver ou comprendre au creux de ses pages.
J’y ai trouvé cette poésie. Pas uniquement celle des mots, celle aussi des traits et de l’art pratiqué par Anne. Anne est une artiste bien plus qu’une illustratrice ou une autrice. J’y ai aussi croisé la croyance (erronée ou justifiée), la lumière et sa sœur l’obscurité, la créativité et une furieuse envie de me plonger dans la mienne, la qualité et un petit côté old school rassurant sans être ennuyant.

Si j’avais eu une cheminée, j’aurais pu lire « Dagobert » au coin du feu.
Si la météo avait été clémente, je l’aurais dévoré sur un banc ou dans l’herbe d’un parc au soleil bien entendu…
Aujourd’hui, hier et certainement demain, Dagobert (la chanson) continuera d’émerveiller et de ravir petits et grands.
Le livre d’Anne Herbauts également.
Il y a en « Dagobert » la force des histoires orales. Celles qui ont survécu aux grains du sablier. Celles qui nous apprennent encore et toujours à vivre ensemble. « Dagobert » a peut-être la tête et la culotte à l’envers…avec Anne Herbauts, il rend son peuple heureux.
Joli non?
