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La souris qui voulait sauver l’ogre de Françoise Guérin

La lecture du livre « La souris qui voulait sauver l’ogre » de Françoise Guérin fut une belle occasion de découvrir un nouvel univers littéraire.

Ce thriller psychologique publié en janvier dernier dans la collection Aparté des éditions Eyrolles pourrait bien te surprendre.

Ici, pas de flics.

Non, ici, l’enquêtrice Maya Vanhorenbeek est psychologue.

Son job?

 Chercher des explications pour la cellule Cornélia.

Pour cette première enquête, Maya est envoyée dans un collège huppé du sud de la France, une hypocagne élitiste dans laquelle la règle ressemble plus à « marche ou crève » qu’à « accompagner les élèves dans une recherche d’épanouissement personnel ».

Maya arrive avec sa chienne, Mrs Robinson, qui l’accompagne toujours. Elle souhaite comprendre les raisons du suicide de Pauline, une jeune fille de l’école. La cellule Cornelia n’intervient pas seulement auprès des élèves pour ce cas ; le lycée est confronté à plusieurs suicides successifs. Maya devra donc enquêter sur ce phénomène qu’elle connait trop bien.

Dans son roman, Françoise Guérin offre une lecture fluide et sans temps mort. À aucun moment, je n’ai eu envie d’arrêter ma lecture. L’étiquette « thriller » est un simple prétexte pour en dire bien plus.

Le récit « La souris qui voulait sauver l’ogre » nous présente une vision critique de notre société actuelle. Il décrypte notre culture scolaire et remet en question les valeurs qu’elle véhicule. De nombreuses personnes se questionnent aujourd’hui sur une structure encore archaïque qui privilégie l’effort au détriment de la créativité et qui valorise des connaissances parfois obsolètes.

L’autrice, Françoise Guérin, s’est inspirée de sa propre expérience de psychologue pour créer son intrigue et ses personnages. Tout est crédible, tout tient la route. Oserais-je dire que tout apparaît à l’image d’une certaine réalité ? Je le pense.

La seule petite difficulté que j’ai eue fut l’utilisation de la deuxième personne du singulier dans la narration. Le « tu » me mettait mal à l’aise dès le début. Je ne désirais pas être Maya ; je ne voulais pas assister à tout cela en personne ni me retrouver sur le banc des accusés ou celui des victimes. Cet usage est la marque de commerce de l’auteure ; il a un sens. Il est difficile d’échapper à l’horreur de ce qui est vécu…

Pour les fans de noir ou de thrillers psychologiques à la Thilliez, ce livre pourrait être décevant. Les émotions fortes ne sont pas dues à l’hémoglobine ni à la torture. Note que parfois, ce qui semble plus doux est aussi plus fréquent et mieux toléré. À méditer donc.

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