Drame·Littérature·Littérature espagnole

Le fleuve des souvenirs de José Maria Merino

Le fleuve des souvenirs est le livre de la rentrée littéraire des éditions Faubourg-Marigny.

Certaines lectures sont déconcertantes. Elles nous embarquent au-delà de notre zone de confort et nous confrontent à un univers, un style ou un thème bien loin de notre confort habituel.

« Le fleuve des souvenirs » fait partie de ces lectures.

En ouvrant le roman de la rentrée littéraire des éditions Faubourg-Marigny, je n’attendais rien de plus qu’un bon moment de lecture. Rien ne laissait présager que je me retrouve dans les méandres d’un livre attachant mais bien biscornu.

Ce livre est déjà disponible chez les meilleurs libraires.

« Le fleuve des souvenirs » a été écrit par José Maria Merino, auteur espagnol agueri. Plusieurs de ses oeuvres ont été traduites en français. Ce roman a reçu en 2021 le prix des lettres espagnoles. Néanmoins, pour moi, c’était une découverte.

Ce fleuve est celui de la vie d’un couple, formé par Tere et Daniel. Tere et Daniel se sont follement aimés. Aujourd’hui, leur amour n’est plus. Seul vestige de leurs sentiments si forts, Sylvio leur fils unique, porteur d’un handicap.

Aujourd’hui, Tere n’est plus. Daniel part donc avec Sylvio, selon les volontés de Tere, déposer les cendres de son amour perdu dans une lagune au fin fond du fleuve. Là, il y a longtemps, ils ont vécu ensemble les prémices de leur histoire.

Le résumé de l’auteur!

Tel un caméléon ou les virages que prend le fleuve, mes sentiments vis à vis de ce livre ont variés. Dans un premier temps, je me suis laissée absorber par l’écriture poétique de l’auteur.

Quel plaisir de découvrir l’harmonie des mots, les descriptions fabuleuses des paysages! Très vite cependant, la construction grammaticale m’a perturbée… Il n’est plus dans nos us et coutumes francophones d’utiliser le passé simple!

J’ai vécu cette lecture en déséquilibre. Et pourtant, ces choix grammaticaux ont tout leur sens car eux seuls aiguillent le lecteur sur le moment de la lecture… Car oui, passé et présent s’emmêlent sans crier gare.

Une petite mise en bouche…

Une grosse partie du récit est rédigée à la deuxième personne du singulier. Ce choix donne une proximité avec le personnage de Daniel, une sorte de fusion entre cet homme et le lecteur…sauf que moi, je n’avais pas envie de me sentir proche de lui.

Son attitude, ses réactions, sa fuite ne me conviennent pas. Daniel est un personnage lâche…Certains diront que c’est un homme, je n’aime pas ce raccourci.

Cependant, cette proximité m’a permis de comprendre certains comportements et m’a donné une vision très claire de la personnalité de Daniel. Cette approche est intéressante.

Pour la petite histoire, c’est la traductrice Thyphaine Ducellier qui a proposé ce roman à la maison d’édition.

Le couple formé par Daniel et Tere est le reflet de ce que la vie fait de nous, de nos passions, de nos amours. Leur histoire est finalement banale et ne peut être contée que par quelqu’un qui a un vécu, une expérience de la vie.

Ce roman est empli de l’expérience, des déceptions, des joies, des réflexions sur le temps qui passe de son auteur. Pour cela, il est un fabuleux livre à découvrir.

Tout comme le Tage, fleuve suivi par ce duo père-fils, notre vie est bien loin de nos aspirations initiales. A certains moments, l’heure du bilan s’impose. Ce roman est là pour nous le rappeler.

Durant toute ma lecture, j’ai eu en tête le titre de ce film d’Etienne Chatiliez: La vie est un long fleuve tranquille… Si seulement… Le fleuve est-il si tranquille? Ne cache-t-il pas comme la vie d’obscures vérités?

Quels que soient nos actes, libre à nous d’en modifier la trajectoire. C’est ce que je retiendrai de ce roman qui me laisse un sentiment doux et amer à la fois. Une jolie découverte à laquelle je t’invite à laisser sa chance.

Bonne lecture!

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