Aimes-tu les romans d’ambiance? Tu sais, ces livres à l’ambiance oppressante? Ceux où tu es mal à l’aise? Où l’histoire passe presque derrière l’atmosphère décrite?
Je sais…soit le lecteur aime, soit il n’aime pas.
En gros, ça passe ou ça casse comme on dit.
J’ai envie de te dire que pour moi, ça passe si le décorum et le milieu sont particuliers et nourrissent l’imaginaire. Ca casse si le lecteur a besoin d’ambiance et surtout d’action.
Je ne vais pas te mentir, le nouveau roman publié par les éditions Faubourg-Marigny est un roman d’ambiance. L’action n’est pas au cœur de cette lecture. Cependant, fan d’atmosphères mystérieuses et glaçantes agrémentées par un peu de fantastique et beaucoup de romance, tu te dois de lire « La malédiction de Venise » de Megan Chance.
Une fois la dernière page tournée, tu ne verras plus jamais la ville des amoureux avec le même regard.
D’abord parce que tu découvriras Venise comme elle devait être en 1884…
Ensuite, tu comprendras qu’à cette époque, la ville état sale et en état de délabrement. Les pallazo étaient vétustes pour la plupart. Venise n’était pas encore sous les feux des projecteurs touristiques du vingtième siècle.
Pour ce nouveau roman traduit en français, Megan Chance a choisi de nous plonger dans une ville bien loin des clichés habituels. Lorsque tu regardes la magnifique couverture de ce roman, tu y trouves la froideur de l’intrigue et du lieu.
La touche rouge pleine de passion te fait comprendre qu’au-delà de la malédiction, Venise tient quand même certaines promesses du fantasme amoureux.
Ambiance? Ame de la ville?
Dans « La malédiction de Venise », Megan Chance retrouve un thème déjà présent dans « Le chant de la vengeance »: la folie.
En 1884, toutes les maladies sont loin d’être diagnostiquées et connues comme elles le sont aujourd’hui. Un malade souffrant de troubles neurologiques peut être considéré comme fou.
Après avoir porté atteinte à l’honneur de sa famille, Elena Spira est envoyé par son père, médecin dans une institution psychiatrique aux idées progressistes, à Venise. Elle doit y retrouver le jeune Samuel Farber, héritier d’une riche famille dont l’état de santé est préoccupant.
Sa mission?
Le remettre sur pied et le renvoyer aux Etats-Unis afin d’y convoler en juste noces.
Arrivée sur place, Elena comprend très rapidement que Samuel est aussi mal en point que le palazzo qui les accueille. L’endroit tombe en ruine. L’ambiance et l’accueil y sont glacials.
Samuel a un comportement étrange. Il est en proie à des visions et a des accès de violences. Elena se sent observées constamment. Le lieu semble hanté par de nombreux secrets. Pas simple dans un tel environnement de remplir sa mission.
« La malédiction de Venise » est une lecture idéale en cette période. Février est le mois du carnaval mais aussi de la fête des amoureux et du froid hivernal. L’ambiance de ce roman en fait une force.
Un malaise s’est insufflé en moi dès les premiers chapitres. J’ai aimé découvrir Venise sous la brume glaciale. J’ai aimé les mystères du palais…même si ils étaient un peu trop évidents.
J’ai surtout adoré retrouver la plume de Megan Chance. J’ai trouvé son écriture moins fluide que pour « Le chant de la vengeance ». Serait-ce lié à la traduction?
Il faut noter que ce livre tient énormément de la romance. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle prenne autant de place dans le récit. Elena est un personnage un peu fade du coup.
Cependant, il est important de bien contextualiser son comportement. Elena se comporte comme une jeune fille de son époque. Par moment, son comportement niais m’a un peu gonflée. Me rappeler son époque m’a aidé à la trouver moins cruche (Lol).
Ce roman démarre super bien. La mise en place est ensuite un peu longue.
Pour apprécier cette lecture, il faut accepter cette longueur et la petite touche gothique…
Si tu aimes les romans d’ambiance à la Kate Morton, je pense que tu peux te lancer les yeux fermés.
Qu’en penses-tu? Prêt.e à boucler ta valise?
Lire une fois 