
Certains livres se prêtent mieux à certaines saisons. Il est fort probable que je radote légèrement mais je ne voyais pas trop comment démarrer ma chronique de Blizzard de Marie Vingtras.
Déjà le titre Blizzard est on ne peut plus révélateur. Le blizzard est ce vent qui souffle dans le grand Nord américain. Vent des tempêtes hivernales, celles où tous les repères disparaissent.
Marie Vingtras nous emmène pendant un court moment (176 pages ou 3h29) au cœur d’un de ces fameux blizzard.
Ce blizzard te prend. Il te secoue. Il te perd. Il te questionne. Il t’oppresse. Il te fait douter. Il te force à avance…Quel qu’en soit le prix. Blizzard est glacial. Violent. Intense. Mordant. Apocalyptique.

J’ai découvert Blizzard grâce à Audiolib et Netgalley.
Une lecture audio excellente comme d’habitude. Tout est fait pour recréer l’ambiance du récit. Blizzard est une lecture à quatre voix.
C’est assez rare dans les livres audios.
Etant donné que Blizzard est un roman choral, ce choix est justicieux.
Il sert à l’écoulecteur de fil rouge pour garder le cap dans la tempête…euh sa lecture. Les quatre lecteurs sont comédiens et expérimentés.
Je sais, je dis toujours la même chose. C’est peut-être un détail pour toi mais pour une lecture audio, ça veut dire beaucoup.

En lisant, ce roman, tu découvriras 4 personnages.
4 personnalités énigmatiques vivant dans un bled perdu au fin fond de l’Alaska. Ta première question sera: « Mais qu’est-ce que ces gens foutent là? »… Benedict…Cole…Freeman…Bess…
Ensuite tu te demanderas comment un enfant a-t-il pu lâcher la main de Bess en plein blizzard…
Puis tu te diras qu’elle doit pas être très maline pour emmener un gamin dehors par un temps pareil… Parce que oui, Bess devait garder Thomas…mais elle l’a perdu dans la tempête.
L’histoire se construit sur cette disparition. L’ambiance est oppressante. Chacun part à la recherche de Thomas de son côté. Chacun rumine, se questionne, réfléchit, se souvient.
Marie Vingtras nous emmène dans l’esprit de ces 4 identités. Elle nous fait découvrir leur intimité profonde.

Je ne sais pas si j’ai bien fait de lire ce roman.
Du point de vue de mon enrichissement personnel, de la découverte livresque, oui, certainement.
Du point de vue émotionnel, plusieurs mois après, il me reste un malaise vis à vis de ce livre. Un frisson me parcourt l’échine. Je me sens oppressée.
J’ai eu pas mal de difficultés à arriver au bout de cette lecture audio d’à peine 3h30.
La plongée au cœur de cet enfer glacial m’a ébranlé.
Les personnages sont complexes. Effrayants. Leurs choix sont discutables.
Tu te demandes pourquoi je me suis escrimée à terminer cette écoute…
Simplement parce que je voulais savoir si ils allaient mettre la main sur le malheureux gamin avant qu’il ne soit trop tard.
Au vu des nombreux retours positifs, je ne pense pas que le souci soit le livre.

Le style de Marie Vingtras est accessible et agréable. Elle a une faculté de créer une ambiance incroyable en quelques mots. L’ensemble est bref et incisif. Il n’y a aucune longueur.
Le rythme est donné par la tempête, par le froid, par les pas dans la neige.
La lecture par nos quatre acteurs est soutenue. Les personnages collent globalement aux voix.
Blizzard est vraiment un premier roman de qualité.
Peut-être suis-je passée à côté?
Peut-être ai-je un souci avec ce huis-clos oppressant?
Bref.
Je suis passée à côté tout simplement.
Ca arrive!
