
Je fais partie de ceux et celles qui ne lisaient pas de livres avec le mot « Auschwitz » dans le titre.
Non pas que la problématique de la Shoah et le thème général de la seconde guerre mondiale ne m’intéresse pas. J’ai beaucoup lu sur le sujet et je lirai encore sans aucun doute de nombreuses histoires autour de cette période.
La trame dramatique de l’époque est riche en récits divers, en événements dramatiques et héroïques. Peu à peu, les récits se précisent. Les langues se délient et les narrations se diversifient. Les points de vue également.
En tant que partenaire des éditions Faubourg-Marigny, j’ai reçu le dernier roman d’Ellie Midwood, « La fille qui s’échappa d’Auschwitz » quelques jours avant sa sortie début novembre.
Je ne me suis pas ruée dessus. Je t’avoue, ce livre me faisait peur. Très peur même.
Déjà, que novembre est un mois quelque peu déprimant, alors en plus me plonger dans un livre se déroulant entièrement dans un camp de concentration (Auschwitz-Birkenhau)…

Comment t’expliquer mon ressenti?
Je craignais de voir sombrer mon moral au plus profond de ma dépression. J’ai remarqué que les livres aux thèmes plus durs impactaient réellement mon état d’esprit.
Cependant, faire partie des « Flamboyants » de la encore jeune maison d’édition est pour moi un engagement à lire tous les livres proposés. J’ai donc pris mon courage à deux mains et surmonté mes appréhensions pour me lancer dans ce roman basé sur des faits réels.

Je tiens à rassurer tout le monde sur mon état mental. Je vais bien. J’ai lu en parallèle un livre de développement personnel bourré de positivisme pour garder le cap.
Je mentirais si j’affirmais que j’ai dévoré ce roman. Non. Cette lecture était compliquée. Ce genre de roman est pour moi bien plus glaçant que le meilleur des thrillers.
J’adore les livres de Franck Thilliez. J’aime me plonger de temps à autre dans un petit thriller. Mais ici, je n’ai pas trouvé le même plaisir de lecture. Dans un thriller, je sais que l’esprit de l’auteur est tordu.
Le thriller a de bon que l’auteur se contente d’écrire des livres. Il ne passe pas à l’acte (enfin j’espère). Son imagination est débordante, glauque, perverse, machiavélique…Il se contente d’écrire des livres.

Dans « La fille qui s’échappa d’Auschwitz », tu sais que même si le texte est romancé, les atrocités décrites sont vraies. Les humiliations, les coups, la misère, la faim, la mort, la crasse, la violence ont eu lieu.
Cette douloureuse vérité m’a emplie d’effroi.
Il y a une différence entre la deviner et la vivre à travers un récit. Il me semble important de pouvoir se protéger de certaines vérités. La fuite n’est pas l’idée de ce propos.
Non. Loin de là.
Lorsque l’on est hypersensible et que l’on perçoit les horreurs derrière les mots choisis, il est important de pouvoir mettre des limites.

Je ne regrette pas ma lecture. Loin de là. Dire que j’ai aimé me semble indécent. Cependant, découvrir un pan de la vie au cœur des camps d’Auschwitz et Birkenau est hyper intéressant.
Note que Mala et Edward étaient tout deux dans les prisonniers favorisés des camps. Ils avaient des compétences. Ces dernières leur permettaient d’accéder à certains privilèges dont une alimentation légèrement plus fournie.
La traduction de Typhaine Ducellier est de qualité. Le texte d’Ellie Midwood est bon. L’autrice a fait un excellent travail de recherche. La partie romancée est crédible historiquement.
Ce roman tient la route et est enrichissant même si je ne suis pas fan du titre. Pour moi, la mise en avant d’Auschwitz n’était pas nécessaire…
Je le conseille à toi qui aime cette période. Surtout si tu as un moral d’acier et que tu te sens prêt.e à découvrir la vie au cœur des camps de concentration. Fais comme tu le sens!
