
T’es-tu déjà penché sur les auteurs visionnaires? Ceux qui tel Nostradamus ont vu l’avenir et l’ont intégré dans leurs livres faisant rêver ou effrayant leurs contemporains?
Il y a eu Jules Verne et son voyage sur la lune mais aussi Herbert George Wells, Edgard Allan Poe sans oublier George Orwell et son fameux 1984 que je n’arrive pas à lire…
Plus anonyme sans pour autant en être totalement inintéressant, Ernest Callenbach fait partie de cette catégorie d’auteurs.
Tu n’en as jamais entendu parler?
Pas d’inquiétude…moi non plus!

Décédé en 2012, l’auteur américain est né en 1929, année du crash boursier historique ayant participé indirectement au délenchement de la seconde guerre mondiale.
En 1975, il a publié une utopie au nom évocateur d’Ecotopia. Déjà en 1978, ce roman était édité en France. En 2018, une nouvelle traduction française a vu le jour.
Avant d’aller plus loin, il serait peut-être utile d’expliquer ce qu’est une utopie, non?
Style ancien déjà utilisé à l’antiquité, l’utopie raconte une société idéale. De là vient le mot utopique que nous utilisons régulièrement.
Oui oui, tu pourrais, par exemple, écrire un bouquin où l’intrigue se déroule dans un monde futuriste idéaliste où tout le monde lit cinq jours semaine par exemple en ne bossant que le week-end!
Tu en penses quoi?

Ecotopia, en 1975, était un vrai roman d’anticipation.
Pourquoi était?
Parce qu’aujourd’hui, nous avons largement dépassé l’an 1999. Année dans laquelle l’auteur avait planté le décor de son roman écologique.
Aujourd’hui, Ecotopia se place plutôt dans la catégorie des uchronies.
Dans l’imaginaire d’Ernest, l’Ouest des Etats-Unis étaient vouée à un destin bien différent de ce qu’il fut à la fin du siècle passé.
La Californie, l’Oregon et l’état de Washington ont fait secession et pris par les armes leur indépendant. Comme l’annonce son nom, Ecotopia a des fibres écologistes.
Le pays vit au coeur de la nature et a mis en place une société bien différente de l’Amérique voisine.

Déjà en 1975, certains américains critiquaient la société consumériste.
Pour nous partager sa vision des choses, l’écrivain a imaginé ce pays sorti de son imagination et clairement influencé par le mouvement hippie des années 70.
Il a crée le personnage de Will Weston, un journaliste américain chargé de mener la toute première enquête sur ce voisin dissident. La vision de ce voyage fait un peu penser à l’image répendue de l’ex-URSS.
Will consigne son voyage dans un journal et envoie régulièrement des dépêches au Times-Post, le quotidien qui l’emploie.

Ce roman, découvert grâce à Audiolib et Netgalley, est une bonne surprise. Je m’étais un peu laissée tenter par la couverture et le titre. Le résumé quant à lui m’avait donné envie de sortir de ma zone de confort.
Mission accomplie grâce entre autre à la lecture de François Hatt. L’acteur donne vie à Will Watson et porte avec conviction le texte de Callenbach.
L’enregistrement est de qualité comme à l’accoutumé. La lecture audio agréable.
A côté de l’aspect support, l’écriture de l’auteur est moderne et accessible. Ce qui trahi l’âge du texte est son contenu.
L’imagination de Callenbach est débordante, voir un peu visionnaire. Il n’hésite pas à mettre en avant les atouts d’Ecotopia comme une réponse à la surconsommation déjà existante il y a 45 ans aux USA.
Il décrit cependant également les abus possibles d’un système qui sur papier semble idéal.

Il y a beaucoup de belles valeurs dans ce roman mais aussi une once de désillusion et de scepticisme.
J’ai souri à certaines idées sur cette probable fin de siècle que j’ai vécue.
Certes, tout ne s’est pas réalisé. Il me faut cependant mentionner certaines choses justes.
Pour le reste, notre monde grandement mondialisé et américanisé avec ses burgers, ses donuts,… et autres devraient s’inspirer de ce livre.
Il fait d’ailleurs, il semblerait, partie des lectures imposées dans les universités américaines.
Nous pourrions croire que nos parents et grand-parents ont vécu sans penser aux lendemains.
Ce livre nous prouve que déjà il y a 50 ans, certains s’interrogeaient sur leur mode de vie et son impact…
Et dire qu’alors, la planète était alors en alerte et non en sursis…

Alors qu’en penses-tu?
Il me tente beaucoup !
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